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DEATH METAL  |  STUDIO

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MORBID ANGEL - Blessed Are The Sick (1991)
Par DARK BEAGLE le 24 Août 2024          Consultée 335 fois

A day in the Beagle’s Life…

J’ai eu la chance – ou le malheur selon certaines sources parentales – de découvrir le Death Metal à la fin des années 80. Mon cousin était toujours à l’affut de nouveautés et le plus clair de son salaire, il le passait dans l’acquisition de disques du moment qu’il vivait encore chez ses parents. Ma sœur ayant lâché l’affaire du Metal quand Mel Gibson a remplacé Bon Jovi sur les murs de sa chambre, c’était moi qui avais le plaisir – et l’honneur – de découvrir ses trouvailles avec lui. "Leprosy" de DEATH fut la première d’une série de mandales mémorables et un triumvirat s’était formé dans ma tête au début des années 90 : DEATH, bien entendu, à la discographie irréprochable, OBITUARY dont le "Slowely We Rot" traumatisa mes parents et MORBID ANGEL qui avait tapé fort avec son "Altar Of Madness". Alors que des cadavres putréfiés se levaient partout dans le monde, j’allais de découverte en découverte, mais c’était ces trois groupes que j’attendais le plus. Si OBITUARY finit par me décevoir, les deux autres me comblèrent pendant des années.

1991 : "Human" aura su me séduire avec sa formule plus fine, il demeure encore aujourd’hui l’un de mes opus de DEATH préféré. Mais "Blessed Are The Sick"… Déjà, il y avait cette pochette. Elle en imposait. Il s’agit des "Trésors de Satan", une peinture de Jean Delville de la fin du XIXème siècle. Ce n’est peut-être pas une création originale, mais elle a du caractère et je continue à penser qu’elle est la plus belle jaquette qu’ait eue le groupe. Cela motivait mon écoute. A cette époque, il n’y avait pas de streaming, pas d’internet, on se fiait à des chroniques et je me souviens très bien de celle de Phil Pestilence dans Hard Rock Mag à l’époque (signée Sordid Pampers ; ses signatures étaient toujours des jeux de mots foireux) qui encensait le disque. Mais je ne l’ai lue qu’après la découverte du disque car je l’avais acheté les yeux fermés ; souvenez-vous, MORBID ANGEL faisait partie de mon triumvirat Death de l’époque.

Je ne suis pas toujours d’accord avec Possopo. Il a une vision très précise des arts extrêmes du Metal, il est une source de savoir évidente (ne pas être du même avis ne signifie en aucun cas ne pas respecter son analyse) et je le soupçonne d’être blasé, ce qui tirait souvent ses notes vers le bas. Mais je le rejoins entièrement quand il dit sans préambule que "Blessed Are The Sick" est le plus grand disque de Death Metal. J’en entends soupirer derrière leurs écrans, mais je reste fondamentalement persuadé que cet album est une pierre angulaire du genre, qui aura conduit le Death a de nombreuses évolutions. Si l’on se penche sur "Altar Of Madness", nous avons un missile terrible, rageur, d’une précision phénoménale, brutal et technique, mais globalement, était-il plus original que "Slowly We Rot" ? Son ambiance était-elle plus angoissante que celle du premier OBITUARY ? Ne pouvait-on pas y voir une version plus guerrière que ce que proposait DEATH, une bonne dose de satanisme en supplément ?

"Blessed Are The Sick" est l’œuvre d’un groupe qui s’émancipe de la voie qu’il s’était tracé. Ici, MORBID ANGEL va se faire plus mélodique, moins ouvertement frontal, il va construire énormément, ne pas tout miser sur sa vitesse. Il va également aérer sa musique à travers des interludes posés, au clavier ou à la guitare acoustique, pour mieux nous attraper par les cheveux par la suite et nous coller la tête dans la fange. Ici, la formation s’affranchit de toute connotation SLAYERienne, on ne retrouve pas sa frénésie du premier album, bien qu’elle se dévoile sur quelques titres. La bande à Trey Azaghoth se façonne un nouvel univers, complètement tordu et lourd, où rien n’est dû au hasard. Le guitariste a une culture musicale riche, un niveau technique bien au-dessus de la moyenne et à cette époque, une capacité à écrire des morceaux d’une intensité phénoménale sans avoir à sombrer dans l’ultra-violence pour cela. Il écrit des compositions tourmentées, brutales mais limpides, qui développent des ambiances étouffantes. Ses interludes se fondent dans l’ensemble, ne trahissant jamais les velléités du groupe, mais contribuant largement à créer un climax à l’ensemble, le nourrissant habilement d’ambiances grandioses et lugubres.

Il a également la chance d’être entouré de musiciens plus que compétents. En premier lieu, il est impossible de ne pas citer Pete Sandoval, qui était un batteur remarquable, peut-être l’un des plus fins qu’ait connu le genre. Ce type construisait des rythmiques comme on aimerait en entendre plus souvent dans le genre. Ce n’était pas simplement en mettre plein la vue, mais s’inspirer du travail des guitaristes pour moduler son jeu, amener des breaks meurtriers et des modulations d’inspiration Heavy Metal par instants pour coller au mieux au riffing d’Azaghoth. Mais son jeu de double grosse caisse est tout simplement monstrueux. C’était déjà lui qui lançait réellement les hostilités sur "Altar Of Madness", c’est encore lui qui les engage ici, quand il emballe le rythme sur "Fall From Grace". Tout du long, il en impose, il construit, déconstruit, accélère et produit des ralentissements dantesques qui permettent au reste du groupe de faire avancer le schmilblick.

Et il ne faut pas sous-estimer l’apport de David Vincent, que ce soit par rapport à ses textes, bien moins crétins que ce que l’on pourrait penser, ou en fonction de ses capacités vocales qui sont clairement au-dessus du lot dans le genre. Ses éructations ne sont pas qu’un magma sonore, il parvient à moduler et à amener les titres dans diverses directions ("The Ancient Ones", qui le voient sortir une prestation XXL pour les honorer). De fait, il est parfaitement intelligible et c’est franchement appréciable de pouvoir suivre le texte sans se demander si le vomissement que l’on entend signifie « you’re rotting in mud » ou « I rape the corpse of the old lady », ce qui n’est de toute manière pas le délire de MORBID ANGEL, qui apportait beaucoup de soin à ses paroles qui étaient parties intégrantes de sa musique et qui n’étaient pas considérées comme des choses à grogner pour densifier le propos.

"Blessed Are The Sick" est un disque touché par la grâce. Complexe mais pas compliqué, dense et aéré à la fois, il possède une ambiance qui lui est propre et qui tranchait avec le tout-venant Death de l’époque. Surtout, il permettait au groupe de s’affranchir du style déployé sur "Altar Of Madness" pour mieux le penser, l’enrichir, le diversifier et quelque part, le sublimer. Les deux premiers opus de MORBID ANGEL se tirent d’ailleurs souvent la bourre auprès des fans pour savoir lequel des deux est le meilleur, le plus référentiel. Pour ma part (et là, je ne vais pas me faire des amis), c’est "Blessed Are The Sick" qui tire la timbale, car il est moins à la portée du crétin moyen, il demande un investissement autre de la part de l’auditeur pour en apprécier toute l’exigence. Le plus grand disque de Death Metal ? Certainement. En tout cas, celui que je repasse systématiquement quand je me dis que le genre est mort (!) et qu’il tourne en rond.

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   (7 chroniques)



- Trey Azagthoth (guitare)
- David Vincent (basse, chant)
- Richard Brunelle (guitare)
- Pete Sandoval (batterie)


1. Intro
2. Fall From Grace
3. Rebel Lands
4. Doomsday Celebration
5. Day Of Suffering
6. Blessed Are The Sick/leading The Rats
7. Unholy Blasphemies
8. Abominations
9. Desolate Ways
10. The Ancient Ones
11. In Remembrance



             



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