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UDO - Balls To The Wall Reloaded (dirkschneider) (2025)
Par GEGERS le 24 Mars 2025          Consultée 683 fois

En 2015, ce brave Udo disait vouloir en finir une bonne fois pour toutes avec ACCEPT lassé qu'il était, selon ses dires, des comparaisons avec son brillant successeur Mark Tornillo, usé par les incessantes demandes des fans qui valorisaient son répertoire de jeunesse au détriment des nombreuses torpilles publiées depuis 1987 sous le nom UDO. Mais le chanteur allemand est un sentimental, et puis, le contexte a changé. Autour de lui cohabitent le passé et le futur. Le passé, c'est l'arrivée en 2023 de Peter Baltes, bassiste et frère d'armes avec lequel il a vécu ses plus belles années au sein d'ACCEPT. Le futur, c'est l'intégration dans son groupe de son rejeton Sven, cogneur particulièrement rigoureux, qui à l'orée de ses trente-et-un ans se construit une carrière solide à défaut d'être flamboyante. Le chanteur septuagénaire n'est ainsi pas allé chercher très loin les (bonnes ou mauvaises) raisons de plonger une nouvelle fois dans le répertoire de ses années formatrices. "Un truc de prévu pour les quarante ans de "Balls To The Wall" ?", lui lançaient ses amis musiciens au fil de leurs conversations. Quarante ans. Et alors ? Moi aussi, j'ai quarante ans cette année, et je n'en fais pas tout un käse.

Un truc de prévu ? Oui. Un anniversaire. Pourquoi celui-ci plutôt qu'un autre ? D'autant plus que, toujours occupé, le chanteur a attendu 2025 pour graver sur microsillon ce nouvel album, année qui voit justement "Metal Heart" célébrer lui aussi ses quarante années d'existence. Et puis, ce n'est pas UDO qui s'y colle, mais DIRKSCHNEIDER, c’est-à-dire la même formation. D'un côté, Udo aborde ainsi en biais ce projet d'album-hommage, ne lui collant pas l'étiquette du groupe qui l'occupe depuis trente-huit ans. De l'autre, il célèbre en grande pompe, invitant de nombreux chanteurs pour cette petite fête qui ancre cet album majeur d'ACCEPT dans le siècle en cours.

L'hommage est plutôt soigné. Il faut dire qu'Udo a choisi l'album d'ACCEPT qui pouvait sans doute le mieux se prêter à ce genre d'exercice. Cinquième album du groupe allemand, le premier à atteindre le statut de disque d'or aux États-Unis, "Balls To The Wall" symbolise l'émancipation de la formation qui s'éloigne alors très légèrement de son Heavy Metal originel pour laisser infuser dans sa musique des motifs plus mélodiques, issus du Hard Rock. Orné d'une pochette devenue iconique (quel dommage qu'aucun clin d'œil ne soit fait sur le visuel bien plus consensuel de cet album-hommage), "Balls To The Wall" est un album qui ne souffre d'aucune réelle controverse, du moins parmi les amateurs du genre qui le considèrent aujourd'hui encore, et à juste titre, comme un des réalisations majeures du style.

La relecture est portée, c'est-ce que l'on remarque d'emblée, par une mise en son particulièrement soignée et percutante. Chaque instrument s'épanouit clairement dans un ensemble qui parvient à mettre aussi bien en valeur la section rythmique (notamment cette basse très épaisse de Peter Baltes) que les guitares acérées qui s'amusent à reconstruire sans complexe ces riffs devenus historiques. En fait, cette version "Reloaded" n'est en aucun cas un pétard mouillé. Rien que pour ce travail titanesque réalisé sur le rafraîchissement du son, l'album mérite bien une écoute, que vous aduliez ou non la version originale.

Les duos vocaux sont, naturellement, le point sur lequel se concentrent aussi bien l'attention que les craintes. Du côté d'Udo, aucune déception, puisque sa voix papier de verre compense avec une certaine subtilité (oui, oui) sa perte de puissance par des modulations intéressantes, qui font oublier le poids des ans. Du côté des invités, naturellement, les choses se font moins évidentes. D'autant plus que l'album débute par une intervention au mieux passable, au pire désagréable, de Joakim Brodén (SABATON) qui se fait ici presque timide à côté de son glorieux ainé, et semble peu à sa place sur un "Balls To The Wall" qui ne permet pas la tiédeur. D'autres participations se font légèrement décevantes, le plus souvent à cause d'un mixage offrant peu de contrastes entre les voix (Dee Snider et Ripper Owens, respectivement sur "Loser and Winners" et "Guardian of the Night" sont inexistants). Notons également quelques erreurs de casting : Danko Jones, malgré toute la sympathique que l'on peut éprouver pour le bonhomme, est à la peine sur "Turn Me On", auquel il ne parvient pas à insuffler cette interprétation vocale à la fois sexy et brutale qui est pourtant sa marque de fabrique. Doro, grande amie d'Udo, ne parvient pas à allumer la flamme sur la ballade "Cold Winter Dreams" qui clôt l'album, et le mariage des deux voix nous semble bien inférieur à la ballade "Dancing With An Angel" ("Man and Machine", 2002). Du côté des participations féminines, Ylva Eriksson (BROTHERS OF METAL) se fait en revanche résolument appréciable sur "Love Child" bien que, sur le refrain, l'assemblage des deux voix peine à nous embarquer.

Il y a du fort bon néanmoins, que ce soit sur cette joute entre vieux briscards sur "London Leatherboys", qui voit le toujours fringant Biff Byford (SAXON) poser sa marque sur ce titre qui, encore plus qu'en 1983, offre sans doute le meilleur refrain de l'album. Mille Petrozza (KREATOR) se voit également à son avantage sur le groovy "Fight It Back", tandis que la voix plus "claire" de Nils Molin (DYNAZTY) participe pleinement à raviver la facette épique du mid-tempo flamboyant "Head Over Heels". N'oublions pas la présence surprenante de Michael Kiske (HELLOWEEN), dont la voix sucrée tranche considérablement avec celle d'Udo et donne au Hard Rock de "Losing More Than You've Ever Had" la sensation de recevoir simultanément une caresse et une claque.

"Balls To The Wall Reloaded" est un pari gagnant, puisque l'album parvient à exalter les saveurs enfouies de cet album quadragénaire. En lui offrant un coup de polish à la fois respectueux et porteur d'une volonté de modernisation, Udo, son groupe, ses invités, rendent un hommage percutant et sans complexes à cette pierre angulaire du Heavy Metal. Si quelques interventions vocales hasardeuses nous empêchent de savourer pleinement ces relectures, reste un album séduisant d'inutilité, futilement savoureux. Si l'on peut opposer la volonté d'ACCEPT d'aller de l'avant et ce besoin d'Udo de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur, le chanteur allemand démontre ici que cette démarche, pas forcément synonyme de facilité, n'est pas nécessairement vide de sens et dénuée de qualités.

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- Udo Dirkschneider (chant)
- Andrey Smirnov (guitare)
- Dee Dammers (guitare)
- Peter Baltes (basse)
- Sven Dirkschneider (batterie)


1. Balls To The Wall (feat. Joakim Brodén)
2. London Leatherboys (feat. Biff Byford)
3. Fight It Back (feat. Mille Petrozza)
4. Head Over Heels (feat. Nils Molin)
5. Losing More Than You've Ever Had (feat. Michael Ki
6. Love Child (feat. Ylva Eriksson)
7. Turn Me On (feat. Danko Jones)
8. Losers And Winners (feat. Dee Snider )
9. Guardian Of The Night (feat. Tim 'ripper' Owens)
10. Winter Dreams (feat. Doro Pesch)



             



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