Ahhh… "Leviathan". Une pochette familière pour un groupe qui ne l’est pas tant pour moi, malgré ses incontournables "Blood And Thunder", "Iron Tusk". Eh bien la magie n’opère pas sur moi cette fois-ci.

Je m’y attendais et je ne m’y étais pas trompé : l’étiquette difficilement définissable de MASTODON leur permet de jongler avec les expérimentations, et je ne retrouve pas la (ou plutôt les) baffe(s) que "Remission" m’avait infligées. Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je comprends tout à fait que "Leviathan" puisse prétendre à une place de choix dans le classement des amateurs du groupe (coucou T-Ray). L’hétérogénéité de la galette n’induit pas une incohérence d’ensemble, ce qui, en soi, est un vrai tour de force et une preuve de maturité pour un jeune groupe dans le paysage de l’époque.

Le groove est omniprésent, et des titres comme "Aqua Dementia" ou "I Am Ahab" titillent davantage ma curiosité, véritables usines à riffs cinglants portés par la frénésie de Dailor aux fûts, un puits inépuisable de fills absolument délectables.

Mais en dehors de cela, la sauce ne prend pas. L’intro très MEGADETHienne de "Seabeast" me laisse tiède. Le break Country de "Megalodon" est amusant sans casser des briques (même si la reprise lui redonne un vrai second souffle). Et d’autres titres peinent à faire décoller mon enthousiasme : "Naked Burn" est mollassonne, "Hearts Alive" interminable, et l’outro… C’est une outro acoustique ennuyeuse. L’addition est salée, surtout quand tous ces éléments sont entassés en bloc sur la fin de l’album.

Le fait que je découvre la discographie du Mastodonte avec littéralement vingt ans de retard joue également en la défaveur de "Leviathan", malgré lui : en me spoilant son successeur, je ne peux que constater qu’il est coincé entre deux albums ultra-solides. Plutôt qu’une rapide descente aux Enfers, nous pouvons donc conclure que MASTODON s’essaie, et réussit dans le sens où il fédère des publics différents selon ses productions, tout en conservant une base de fans intangible. La marque des grands, au fond.

Note réelle : 2,5/5, arrondi à 3 pour ne pas plomber la moyenne générale avec mes goûts de chiottes. Ce disque reste un incontournable du genre, il ne mériterait pas tel traitement.

Morceaux préférés : "Aqua Dementia", "I Am Ahab", "Megalodon".