En larguant les amarres vers une nouvelle insularité – le temps de reprendre un nouveau souffle depuis la sortie de "Let Mortal Heroes Sing Your Fame", le duo autrichien nous proposait un EP succinct totalement dépouillé de saturation et porté par les vœux pieux d’un Dungeon Synth supra-atmosphérique. Cette sortie en avait surpris plus d’un et passait pour une œuvre plus que mineure et au mieux anecdotique de SUMMONING… Mais pas à mes yeux.

Car à bien y écouter de plus près, la promesse d’un voyage s’y tenait effectivement avec des éléments de réalité et de vérité. Avec sa production un poil brouillonne et étouffée, nous voilà reparti sur les terres d’un "Minas Morgul" d’époque et, nom de nom, l’épopée est luxuriante. "Arcenstone", le premier des deux titres, sonne de manière impeccable et ravira les partisans les plus fervents des ballades instrumentales de Protector.

Assez d’accord sur la longueur un peu trop étirée de "Saruman" mais quelle dernière minute mes aïeux : j’en transpire d’avance. Quelle belle excellence qui me rappelle à quel point j’ai adoré les deux dernières minutes du titre "A Distant Flame Before the Sun" qui clôture magistralement "Stronghold" avec ces incantations/interjections vocales puissantes émotionnellement parlant.

Alors "Lost Tales" sonne comme une petite parenthèse enchantée au royaume du Mordor. Comme toujours avec SUMMONING, certains passages vous collent à la peau, à la mémoire et au substrat de ce que vous êtes. Ils créent cette sensation d’Éternité que le cerveau recapture et baigne à tout jamais dans les eaux de votre vie. SUMMONING vous fait regarder l’humanité et votre condition terrestre sous un nouvel angle et avec une nouvelle rétine. Ne cherchez plus. Si vous savez manier vos sens sur la trajectoire d’un SUMMONING, vous "verrez ce que l’homme a cru voir".

Note réelle : 3,5/5.