Au final, le juge de paix, c’est la qualité des compositions. Vous pouvez emballer le pire étron dans le plus beau papier cadeau du monde, ça restera bel et bien de la merde.
Je me faisais la remarque en relisant ma chronique du dernier ARCHITECTS, "The Sky, The Earth, & All Between". Ouais, chez Nime, on aime bien se toucher un peu la nouille en parcourant nos propres textes, une fois ceux-ci avalisés et publiés par le Grand Maître du Metal, c’est comme ça, l’aspect narcissique du scribouillard, toussa toussa... Bref, le principal souci avec cet album, au-delà d’une production anesthésiante, c’est que les morceaux sont nazes et peu inspirés. Ils ne se tiennent pas.

Celui de “Th1rt3n” réside également dans le manque de mojo des chansons écrites par Dave & co. Remarquez, quand David nous annonce faire un (dernier ?) album à partir de chansons anciennes non pressées sur disque, on pourrait se douter qu’il sort des poubelles les déchets laissés de côté pendant plusieurs années. Après tout, s’il ne les a pas enregistrées à l’époque, c’est peut-être qu’il y avait une bonne raison, non ?
Le retour du Junior prodigue pour l’occasion n’y fera rien, ce treizième LP était mort-né, avant même de se frayer un chemin vers nos platines. J’ai juste été trop con pour m’en douter et voulu croire dans des chutes inspirées de la grande époque, là où on parle en effet plutôt que morceaux issus des sessions d’écriture de "United Abominations", "Cryptic Writings", "Youthanasia" et "The System Has Failed", pas vraiment le haut du panier dans l’absolu, même s’il faut de tout pour faire un monde comme dirait Monsieur Drummond.

"Th1rt3n" est, au mieux, médiocre. Du marasme, on pourra éventuellement sauver "Black Swan" et son intro aguicheuse, le refrain de bonne facture du title-track où l’on sent enfin un début d’émotion dans la voix de Mustaine (dommage, c’est la dernière piste du skeud), le trompeur "Sudden Death" d’ouverture, voire quelques parties instrumentales sur "Public Enemy No. 1" ou "Never Dead". Et picétou. Le reste semble avoir été créé par Skynet avant l’heure : les pistes s’avèrent génériques au possible, sans envie, passion, idée, ni aucune direction. On en ressort avec l’impression d’écouter une compilation de B-sides sorties uniquement au Japon. Pas besoin d’écrire une tartine sur le sujet pour relater l'abyssale absence d’inspiration de la galette.

"Th1rt3n" est clairement l’un des plus mauvais albums de MEGADETH, prenant fièrement sa place sur le podium de la honte, en compagnie de son successeur que l'on ne nomme pas (sale période pour les fans du combo) et de "United Abominations". À quelle place figure-t-il ? Il faudra attendre encore un peu pour le découvrir. Oui, je sais, ce suspens est aussi insoutenable qu’un épisode de la douzième saison du quatrième Spin-off de "Walking Dead".

Note réelle : 1,5/5.