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2020 Arkhipov
2024 1 Vepr

DRAGUNOV - Vepr (2024)
Par ISAACRUDER le 11 Janvier 2025          Consultée 258 fois

S'appeler DRAGUNOV alors que la Russie est devenue le nouveau Satan, ça la fout mal ! Autant vous dire que les sieurs ont vite appelé leur community manager pour trouver une porte de sortie à ce foutoir, de peur qu'on les prenne pour des poutinolâtres. Dans un monde aussi con que le nôtre, il vaut mieux prendre les devants. J'imagine les pauvres gars en train de jouer leur Metal Instrumental soviétique, recouverts de toutes les tomates des normies venus les insulter d'assassins de bébés ukrainiens. Non non il fallait sortir au plus vite la carte reverse du UNO ! Ainsi "Vepr" est né, et c'est un album qui s'attarde sur l'histoire ukrainienne. Une prise de position claire de la part du duo, et une idée pas si folle que ça, étant donné la mythologie qui entoure aussi l'Ukraine.

Leur parti-pris permet dès lors de continuer sur leur lancée, poursuivant un Post Metal à la sauce RUSSIAN CIRCLES ou OMEGA MASSIF, fortement marqué par l'esthétique industrielle, le brutalisme et autres dégueulasseries venues d'un ex-pays communiste. Cela passe tout d'abord par le point fort continu de DRAGUNOV : l'identité visuelle et sonore. Loin de la pochette de "Arkhipov", maculé du rouge sanguinaire des révolutionnaires, "Vepr" est tout de noir vêtu, et pète encore le style, il faut le dire. Du côté du son, que dire si ce n'est que tout est pro, une nouvelle fois. La production, signée Benoit Roux (ALCEST, ALUK TODOLO) au mix et Raphaël Bovey (DIRGE, NOSTROMO) est impeccable, moderne, tout en puissance, clarté, sans être parfaitement propre. L'atmosphère industrialo-soviétique des titres est ainsi mise en valeur dans un ensemble extrêmement classe, en témoigne un titre comme "Bialowieza" à l'ambiance impeccable. J'aurai toutefois une préférence pour le son de la guitare dans "Arkhipov", elle me semblait avoir plus d'âme, comme sortie d'une brume.

Mais parlons musique, mes Zelensky en slip ! DRAGUNOV nous avait habitué à un Metal efficace, taillé dans la dureté d'une guitare tranchante comme un barbelé du goulag et précis comme un vepr (héhé). Rien ne change de ce côté-là. On retrouve leur patte où le riff et la rythmique sont rois. Une nouvelle fois, on sent que le duo se fait plaisir, mais "Vepr" est plus abouti que "Arkhipov" qui pouvait donner le sentiment d'être un long jam entre potes. Les morceaux sont ici plus travaillés, grâce à l'intégration plus consistante de samples bienvenus, qui confèrent à l'album une atmosphère héroïque, étrange, quasi mystique (superbe entrée de "Orange"). Ajoutons à cela quelques ajouts qui apportent une variété claire. Tout d'abord un invité au chant sur "The Great Hour", en la personne de Stefan de Graef (PSYCHONAUT 4). Le résultat est excellent, d'autant que le sieur a une palette vocale impressionnante. La musique de DRAGUNOV y gagne en intensité et en impact, c'est certain. Le solo sur "Orange", réalisé par Vincent (ex-ABYSSE), amène aussi de l'épique. Dommage que le titre traine en longueur, un défaut récurrent chez DRAGUNOV, que l'on retrouve surtout sur "Makhno", bien trop longue et molle. Car oui, DRAGUNOV conserve ses vieux démons, que ce soit des notes de guitare aiguës récurrentes et sans impact ("Makhno") ou des atmosphères que l'on aimerait encore plus fouillées. Mentionnons cependant que c'est le cas sur l'excellent final "Alligator", titre Indus au possible, qui témoigne d'une recherche dans l'ambiance, très réussie. C'est clairement là que DRAGUNOV doit s'engager, et non dans le pur riffing, pour construire davantage une musique cinématographique.

DRAGUNOV signe à nouveau un bon album, sa musique s'affine avec le temps, surtout lorsque le riffing, la puissance, et l'ambiance sont là. À ce titre, difficile de ne pas nommer "Holodomor". Mais les errements passés restent présents, que ce soit certaines longueurs, des gimmicks dans le riffing ou des atmosphères encore trop peu fouillées. On attend encore l'album de l'excellence mais chaque étape rapproche DRAGUNOV de cet idéal.

Note réelle : 3,5/5.

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   (2 chroniques)



- Sébastien (guitare)
- Tristan (batterie)


1. Makhno
2. Holodomor
3. The Great Hour (feat. Stefan De Graef)
4. Bialowieza
5. Orange (feat. Vincent Barbaud)
6. 2402
7. Alligator



             



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