"Endorama" est un album qui détonne dans la discographie de KREATOR et ce, à plus d'un titre. En effet, il succède à "Outcast" qui avait relevé un peu le niveau et surprend surtout tout le monde avec des influences surprenantes comme le Gothique. Difficile que le côté rêche soit remplacé par une "douceur" aussi prononcée...

Mais c'est pourtant le cas. "Endorama" est de loin l'album le plus décontenançant de la discographie de KREATOR (et ainsi sans doute le plus décrié). C'est bien simple, il s'agit ni plus ni moins que de la galette la plus abordable des Allemands. Mille y délaisse sa voix si caractéristique dont je raffole : exit les aigus et bienvenue les timbres plus sombres ("Chosen Few" par exemple). On pense beaucoup dans l'orchestration et les rythmiques à PARADISE LOST : "Everlasting Flames", ballade (!) inattendue, fait mouche car on y retrouve la patte de KREATOR avec un refrain, "Tyranny" ou un "Golden Age" sont du même rang.

"Endorama" incorpore ainsi des influences Ambient, Gothique, des orchestrations, des loops... ("Passage To Babylon", l'instrumental "Entry"...). Inutile donc de poursuivre davantage ce constat qui prend à revers la fanbase du groupe. Il faut avouer qu'un "Future King" est pourtant assez fade avec ce refrain pénible ("Burning in 1999, Drowning in 99"), "Soul Eraser" sans grand originalité (hormis une série de soli qui nous sortent de notre torpeur).

La marque des grands que de savoir également réussir là où on ne les attend pas. KREATOR frappe un très joli coup pour ce dernier opus avec Tommy Vetterli qui sera remplacé par l'exceptionnel Sami dont je suis archi fan. On sent d'ailleurs le fait que le naturel est mis en sourdine mais difficilement contrôlable car certains titres laissent clairement apparaître ce que KREATOR est et sera à nouveau : "Pandemonium", avec ce petit côté The OFFSPRING est vivifiante et tellement marquée du sceau du groupe que l'on en redemande !

"Endorama" est un album tout simplement attachant et pas attachiant. Il est d'une douceur peu commune, d'une accessibilité rare. C'est une réussite à mon sens, à condition de faire preuve d'une ouverture d'esprit et finalement d'une sensibilité que l'on ne pensait pas indispensable pour déguster l'oeuvre du KREATOR.
Bravo pour cette prise de risque. A ne pas négliger.

Note réelle : 3,5/5.

Top : "Everlasting Flame", "Pandemonium", "Golden Age".